LUXEMBOURG - La France, l'Allemagne et le Royaume-Uni ont définitivement enterré lundi une proposition soumise par la présidence danoise des Vingt-Sept sur la question sensible de l'autorisation de culture des OGM sur le continent, a annoncé la ministre danoise de l'Environnement.
"Nous avons pratiquement tout tenté, mais nous avons échoué", a reconnu Ida Auken au cours d'un point de presse à l'issue d'une réunion des ministres de l'Environnement à Luxembourg.
"Une minorité de blocage avec la France, l'Allemagne, le Royaume-Uni et la Belgique a refusé de bouger. Ce sont les réalités de la politique et nous ne sommes pas des magiciens", a-t-elle conclu.
Le dossier passe désormais entre les mains de Chypre, qui va assurer la présidence semestrielle des conseils de ministres de l'UE à partir du 1er juillet. Ce point n'est toutefois pas inscrit comme une priorité dans son agenda de travail.
Le compromis proposé par la présidence danoise devait permettre aux Etats qui le souhaitent d'interdire la culture sur l'ensemble ou sur des parties de leur territoire de produits OGM autorisés par l'UE.
Mais, précisait ce projet, pour obtenir par dérogation le droit d'interdire la culture d'un OGM, il fallait que l'Etat tente de trouver un accord avec l'entreprise demandant l'autorisation de faire cultiver l'OGM pour qu'elle renonce à le cultiver sur son territoire.
La ministre française de l'Environnement, Nicole Bricq a précisé s'être assurée du soutien de ses homologues allemand et britannique pour faire échec à ce compromis qui permettait aux sociétés fabriquant des OGM de demander des autorisations pays par pays.
"On ne peut pas dire que le sujet soit réglé définitivement", a toutefois souligné Mme Bricq au cours d'un point de presse.
Le processus d'autorisation des OGM est actuellement dans l'impasse, car aucune majorité n'a pu être trouvée entre les 27 Etats.
John Dalli, le commissaire en charge de la Santé et des Consommateurs, n'avait pas fait le déplacement à Luxembourg, conscient des rapports de force.
"Pour les deux OGM dont la culture est aujourd'hui autorisée dans l'UE, nous avons des clauses de sauvegarde dans dix des vingt sept pays", avait-t-il déploré en avril. "Et on va continuer comme ça", avait-il conclu.
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