mardi 25 septembre 2012

OGM : le guide des produits qui en contiennent


GREEN PEACE A MIS À DISPOSITION DES INTERNAUTES UN GUIDE PRATIQUE DES ALIMENTS QUI SONT FAIT À PARTIR DE MATIÈRE OGM, ET CEUX QUI SONT GARANTIS SANS. A NOTER QUE POUR LE MOMENT, IL N’EXISTE PAS DE VRAI LABEL “GARANTI SANS OGM” COMME C’EST LE CAS POUR LE BIO, C’EST JUSTE UNE MENTION APPOSÉE SUR LE PRODUIT.

 OGM : le guide des produits qui en contiennent  

Dans une interview datée de 2008, Louis-Marie Houbedine, directeur de recherche à l’INRA, donnait son point de vue sur la situation des OGM: « Actuellement, 90% de la recherche est destinée à améliorer les techniques agricoles des pays développés, contre 10% pour les pays en voie de développement. Pour ces derniers, l’utilisation des OGM peut-être bénéfique : le cas du riz doré en est un bon exemple. Il a été inventé par des chercheurs pour pallier aux déficiences de vitamine A dans certains pays. Malgré les controverses suscitées cela montre l’intérêt que représente les OGM dans cette problématique. Néanmoins, je ne pense pas qu’ils pourront éradiquer la faim dans le monde. Cela impliquerait nécessairement d’alléger les réglementations pour ces pays, afin de les rendre plus libres sur ce point. »

QUATRE ANS PLUS TARD, LA QUESTION DE LEUR INTERDICTION SE POSE DÉSORMAIS.

Les OGM ont ils poussé l’humanité dans une impasse alimentaire? Sont-ils devenus indispensables? Roads vous proposez hier un article relatant avec précision les résultats de l’étude qu’a mené Gilles-Eric Séralini au sujet d’un potentiel danger à utiliser des OGM.
Le gouvernement Ayrault a d’ores et déjà prévenu que la France défendra l’interdiction des OGM  »au niveau européen » si les résultats de cette étude ce confirme : pour l’heure, deux OGM sont autorisés en Europe, mais ils restent interdits en France, même s’ils se retrouvent par exemple dans l’alimentation des animaux d’élevage.

lundi 24 septembre 2012

Le chlordécone, un pesticide nocif pour le développement des bébés


Des bébés exposés au chlordécone in utero et dans les premiers mois de leur vie ont présenté des retards dans le développement cognitif et moteur. Une preuve supplémentaire que le pesticidelongtemps utilisé aux Antilles est associé à des effets négatifs sur la santé. Désormais se pose aussi la question des conséquences à plus long terme pour ces enfants…
Dans un article publié dans la revue Environnemental Research, des chercheurs de l’Inserm en lien avec des chercheurs québécois, belges et américains ont tenté de savoir si l’exposition au chlordécone – un pesticideutilisé jusqu’en 1993 dans les plantations de bananes aux Antilles – avait un impact sur le développement cognitif, visuel et moteur de très jeunes enfants.
Des femmes ont été suivies pendant et après leur grossesse et 153 nourrissons ont fait l’objet d’un suivi à l’âge de 7 mois. Les résultats de cette étude montrent que l’exposition pré ou postnatale au chlordécone est associée à des effets négatifs sur le développement cognitif et moteur desnourrissons. Ils ne sont pas confirmés pour les enfants plus âgés pour lesquels l’étude se poursuit.
Un pesticide retrouvé dans l’alimentation
Le chlordécone est un pesticide qui fut employé pendant plus de 20 ans aux Antilles pour lutter contre le charançon du bananier. Sa large utilisation (interdite depuis 1993 dans les Antilles françaises) et son caractère persistant dans l’environnement ont toutefois entraîné une pollution permanente des sols et une contamination de la population. La substance est aujourd’hui considérée comme un perturbateur endocrinien, neurotoxique, elle est classée cancérigène possible pour l’Homme par l’OMS.
Le chlordécone, dont on voit ici la représentation de la molécule, est utilisé comme insecticide depuis 1976. Aux Antilles, il a été interdit en 1993 mais des problèmes de santé ont été ressentis bien après.
Le chlordécone, dont on voit ici la représentation de la molécule, est utilisé comme insecticide depuis 1976. Aux Antilles, il a été interdit en 1993 mais des problèmes de santé ont été ressentis bien après. © Yassine Mrabet, Wikipédia, DP
Pour évaluer l’impact sur la santé d’une exposition au chlordécone, l’équipe dirigée par Sylvaine Cordier à Rennes et Luc Multigner à Pointe-à-Pitre a mis en place, en Guadeloupe, une grande cohorte mère-enfant baptisée Timoun (« enfant » en créole). L’objectif général de cette étude est d’évaluer l’impact sanitaire des expositions à ce produit chimique sur le déroulement de la grossesse et le développement pré et postnatal. Cette cohorte est donc constituée de 1.042 femmes suivies avec leurs enfants depuis leurgrossesse qui a eu lieu au cours de la période 2005-2007. Les chercheurs se sont particulièrement intéressés à l’impact de l’exposition prénatale et postnatale au chlordécone sur le développement cognitif, visuel et moteur du nourrisson à l’âge de 7 mois.
L’exposition prénatale au chlordécone a été estimée par son dosage sanguin dans le cordon. L’exposition postnatale a, quant à elle, été estimée par son dosage dans le lait maternel ainsi que par la fréquence de consommation par les nourrissons de denrées alimentaires susceptibles d’être contaminées par le polluant. Puis la mémoire visuelle, l’acuité visuelle et le développement moteur des nourrissons ont été testés.
Le chlordécone retarde le développement des bébés
L’exposition prénatale au chlordécone a été retrouvée associée de manière significative à une réduction du score de préférence visuelle pour la nouveauté ainsi qu’à un faible score sur l’échelle de développement de la motricité fine.
L’exposition postnatale au chlordécone, estimée par la consommation de denrées alimentaires contaminées, a été retrouvée associée à la limite de la signification statistique à une réduction de la vitesse d’acquisition de la mémoire visuelle et à une réduction de la préférence visuelle pour la nouveauté. En revanche, l’exposition postnatale au pesticide par l’allaitement n’apparaît associée à aucune modification du développement psychomoteur.
Quel avenir pour ces enfants ?
En conclusion, l’exposition prénatale au chlordécone ou postnatale via la consommation alimentaire est associée à l’âge de 7 mois à des effets négatifs sur le développement cognitif et moteur des nourrissons.
Bien que ces observations basées sur des petits effectifs ne traduisent pas de troubles graves, elles sont néanmoins à rapprocher de certaines particularités décrites dans le passé chez des adultes exposés professionnellement au chlordécone et caractérisées par un appauvrissement de la mémoire à court terme et par la présence de tremblements d’intention.
Les chercheurs s’interrogent sur la possibilité que ces associations constatées chez les bébés à l’âge de 7 mois, puissent être prédictives de troubles permanents à un âge plus avancé. Pour Sylvaine Cordier et Luc Multigner, « seul le suivi des enfants au cours des années à venir permettra de répondre à ces interrogations ». Les enfants de la cohorte Timoun font l’objet actuellement d’un suivi à l’âge de 7 ans.

« Tous cobayes? » : le plaidoyer anti-OGM qui fait mouche

Photo du film « Tous cobayes ? » © Jean-Paul Jaud / ©J+B Séquences


Ce documentaire de Jean-Paul Jaud se base sur l’étude du Pr Séralini publiée cette semaine.
Le réalisateur Jean-Paul Jaud, grand défenseur d'une agriculture moins dépendante de l'industrie chimique, signe avec « Tous cobayes? » un plaidoyer anti-OGM s'appuyant sur une étude française alarmiste qui vient de relancer le débat sur l'innocuité d'un maïs transgénique.
L'auteur de « Nos enfants nous accuseront  » (2008), qui s'attaquait alors à l'usage de pesticides, a suivi mois après mois l'équipe du Pr Gilles-Eric Séralini. Ce chercheur basé à Caen, ouvertement anti-OGM, a publié mercredi une étude qui a conduit Paris et Bruxelles à saisir leurs agences sanitaires pour un avis.
Ces travaux d'une longueur inédite (deux ans) affirment que les rats nourris avec du maïs NK 603 de Monsanto - et pour certains avec de l'eau comprenant de l'herbicide Roundup auquel ce maïs transgénique résiste - développent beaucoup plus de tumeurs cancéreuses.
Le film, en salles le 26 septembre, montre de nombreuses scènes de laboratoire où des scientifiques emmaillotés comme des chirurgiens examinent les rats. Certains rongeurs vont développer d'énormes tumeurs, allant jusqu'à 20% de leur poids. Notamment après le 3ème mois, la durée des études classiques de toxicologie, selon les chercheurs.
Jean-Paul Jaud a travaillé tout en gardant le secret sur l'étude engagée par le Pr Séralini, celui-ci expliquant avoir récupéré clandestinement des semences de ce maïs NK 603 via un lycée canadien ayant requis l'anonymat.
Le NK 603 n'est pas cultivé en Europe mais est importé pour l'alimentation animale. « Les semenciers refusent de donner des semences aux chercheurs, » affirme le scientifique.
Corinne Lepage, députée européenne qui se bat depuis des années à Bruxelles contre les OGM, est très présente dans le documentaire. « Les premiers qui ne veulent pas de la recherche, ce sont eux, les semenciers, » accuse-t-elle. « Il n'y a pas de problème, car il n'y a pas d'étude » de long terme, ajoute la députée.
A l'écran, la progression de l'étude est entrecoupée de scènes de fauchages de champs d'expérimentation d'OGM en France (désormais suspendue), de procès de faucheurs qui s'ensuivent et de manifestations de soutien. Autant de moments rythmant la vie de militants écologistes.
La parole est aussi donnée à plusieurs paysans bio expliquant leur choix et leurs préoccupations sur les conséquences des pesticides pour la santé des agriculteurs.
Parallèlement à l'argumentaire anti-OGM, le film s'attaque aussi au nucléaire, auquel le réalisateur est farouchement opposé. En cours de tournage, « il y a eu le choc de la catastrophe de Fukushima au Japon et j'ai alors décidé de réunir dans mon film ces deux technologies mortifères contrôlées par une minorité de prédateurs, » confie à l'AFP Jean-Paul Jaud.
Du coup, le film l'a emmené au Japon, jusque dans les zones de campagne vidées de leurs habitants en raison d'une radioactivité trop élevée.
Mêlant OGM et nucléaire, le commentaire - narré par l'acteur Philippe Torreton - parle même d'une « troisième guerre mondiale sacrifiant l'homme, l'animal et le végétal. »
Selon le réalisateur, plusieurs acteurs pro-OGM ont refusé de lui répondre. « De toute façon, je ne suis pas un journaliste, je suis cinéaste et je revendique une subjectivité, » explique Jean-Paul Jaud. Si l'homme refuse l'étiquette de militant, il revendique celle de « cinéaste citoyen. »
« Tous Cobayes?» de Jean-Paul Jaud

OGM tueurs : et si le journalisme scientifique arrêtait de faire dans le sensationnalisme


LE PLUS. La récente parution d'un article contenant de prétendues révélations sur la nocivité des OGM a bouleversé le grand public. Et pour cause : des images choc de rats porteurs d'énormes tumeurs venaient en renfort visuel de cette dramatique révélation. Pourtant, comme l'explique Peggy Sastre, c'est l'exploitation médiatique de l'information qui est ici en cause, bien plus que les OGM eux-mêmes.


OGM (Paolo Giovannini/AP/SIPA)

Il y a visiblement quelque-chose dans l'esprit humain moyen qui aime les catastrophes, les révolutions et autres changements radicaux de paradigme, qu'ils soient négatifs (le monde court à sa perte, on va tous crever), ou positifs (il faut UN nouveau système, débarrasser impérativement le plancher de telle ou telle turpitude).

À tout prendre, ce sont peut-être ces dernières obsessions détergentes qui m'angoissent le plus, mais je vais peut-être garder cela pour plus tard (ou pas, bien évidemment).

Les OGM, instrument rêvé de nos psychoses de fin du monde

Depuis une petite semaine, donc, la France tremble : dans les colonnes de la maison-mère, c'est prouvé, c'est définitif, les OGM en veulent à notre vie. Donnez du maïs Monsanto arrosé de Roundup à des rats et ils seront déformés d'affreuses tumeurs qui écourteront dramatiquement leur existence.

Oui, tremblez, car sans qu'on vous le dise (on nous cache tout), d'impitoyables industriels déversent ces "poisons" dans notre alimentation, tout en sapant le génie agricole de nos ancêtres et... surtout ne zappez pas, prochainement, place au plus grand désastre sanitaire de tous les temps. Autant dire que ça va saigner, vu que notre glorieux gouvernement regarde cela de très, très près.

Ce dont je ne parlerai pas non plus, c'est de cet autre réflexe qui consiste à coller sur la production technoscientifique contemporaine (et donc, par définition, ses aléas) nos psychoses de fin du monde.

Peut-être qu'il faudrait même inventer un terme pour décrire la chose, je propose le "point gattacaca", sur le modèle du point Godwin : à tout débat/sujet/information portant sur ce qui se passe dans les laboratoires plus high-tech de la planète (bouh, ils ont des microscopes !), répondra le spectre de la science devenue folle et de l'humanité terrassée par les boîtes de Petri.

(Oui, j'aurais pu appeler la chose le "point terminatotor", mais que voulez-vous, il faut bien admettre que je suis un peu scatophile)

Par contre, il me paraît important (ou du moins intéressant) de souligner comment cette histoire d'OGM tueur (qui, heureusement, a rapidement montré ses limites) peut révéler un problème qui, personnellement, me donne régulièrement envie de m'encastrer le crâne dans mon clavier, comme d'autres choisissent de finir joyeusement leurs soirées sur des platanes.

La science n'est pas un film à grand spectacle

Ce souci, il pourrait se formuler assez simplement : non, la science et le sensationnel ne font pas bon ménage. Tellement, même, que plus les médias, les réseaux sociaux et autres vecteurs de l'information en rafale relayeront une découverte "inédite", qui fera l'effet d'une "bombe" et qui promettra de "révolutionner" n'importe quel monde (de la physique ou des petits pois), plus cette découverte aura, en elle-même, de chances de n'être qu'un tout petit pétard mouillé.

Outre les rats cancéreux bouffeurs d'OGM, il a récemment été question de neutrinos qui dépassaient la vitesse de la lumière et contredisaient Einstein (ce con), de la découverte duchaînon manquant qui allait claquer (enfin !) le bec à tous les créationnistes, quitte à utiliser une notion qui n'a aucun sens, vu que l'évolution n'est ni linéaire, ni graduelle...

Certains sujets sont, bien sûr, particulièrement susceptibles de déclencher ce genre d'insurrection théorique : tout ce qui a trait à des problématiques politiquement "chargées" – la santé (toujours publique), l'environnement, l'énergie, etc. Des domaines qui, vous l'aurez deviné, ouvrent les vannes de notre "inconscient collectif" qui, décidément, adore jouer à se faire peur.

Le problème, c'est que le processus scientifique appartient au temps long, qui n'est pas celui des scoops, des scandales, des exclusivités et des infos explosives. Une recherche n'est jamais unique(ou alors, c'est qu'elle est probablement mauvaise), un article scientifique est toujours un pont, un arrêt provisoire, entre des articles précédents et des observations futures. La validation d'une découverte, si découverte il y a, est lente, patiente et modeste, et le chemin est rempli d'impasses et de contradictions.

Certes, il paraît que rien de tout cela n'est très vendeur, médiatiquement parlant. Mais qui est responsable, le contenant ou le contenu ? Et si le camouflet des OGM cancérigènes nous permettait de réfléchir, vraiment, à notre façon de faire du journalisme scientifique ?

Médiapart et les OGM

L’article de Michel de Pracontal est un condensé des poncifs utilisés par «les marchands de doute» (naomi oreskes et erik m. Conway) 
On se croirait chez les «nouveaux chiens de garde»
Celà rappelle l’affaire Pusztaï
De P peut et doit s'intéresser à ce problème, mais qu’il le fasse avec la même rigueur que celle de Médiapart, par exemple sur certaines affaires politiques où les sources sont précises.
Quand on lit un article sur lequel on a quelques connaissances (je suis au travers de mon association cofondateur du Réseau Environnement Santé) on peut être amener à se poser des questions sur les autres articles. Je n’en suis pas encore là mais une remise à plat ce cet article est nécessaire.
Il est choquant que cet article démarre par une attaque de la personne du professeur Séralini accusé de faire du tapage médiatique.
Si cette étude est critiquable, critiquons la en la comparant aux autres qui «prouveraient» l’innocence des OGM


Quelques exemples:
extrapolation bien audacieuse si l'on considère que l'étude ne traite que d'un maïs génétiquement modifié
Où est le problème d’avoir fait l’étude sur un seul OGM? Une telle étude est difficile à mener ne serait ce que pour des problèmes de budget, et si elle montre un problème il faut étendre les études et non se gausser d’une extrapolation audacieuse. Deux possibilités, le problème est spécifique au produit étudié ou il met en cause le principe des OGM. Dans les deux cas cette étude a le mérite d’exister.


Ses travaux ont reçu à chaque fois une grande publicité. Mais ils ont aussi été sévèrement critiqués par de nombreux scientifiques qui ont pointé de multiples failles méthodologiques.
Qui sont ces nombreux scientifiques? Les mêmes que ceux qui ont démontré l'innocuité de l’amiante, du tabac, du bisphénol...? (concernant le BPA, il y a peu Madame Bachelot tenait les mêmes propos: des centaines d’études prouvent que le BPA n’est pas dangereux)

Pourtant, depuis quinze ou vingt ans, des milliards d’animaux d’élevage dans l’Union européenne ont été nourris avec du soja transgénique, sans qu’on observe d’effet particulier.
Les animaux sont tués jeunes, avant que d’éventuels problèmes n’interviennent. Quelle certitude a t on que certaines anomalies ne soient cachées?
Les organismes génétiquement modifiés ont été dans la chaîne alimentaire (en Amérique du Nord) depuis plus d’une décennie, et la longévité continue de croître inexorablement ! »
L’augument «choc» ressassé dans tous les problèmes et qui nécessite un approfondissement pour démonter cet argument. Oui l’espérance de vie continue d’augmenter (des études récentes montrent un ralentissement). Se contenter de cet aspect c’est oublié que les plus âgés d’entre nous n’ont pas, dans leur enfance été soumis aux nombreuses techniques: pesticides, OGM, Ondes, nanoparticules et autres polluants dont certains sont des perturbateurs endocriniens. Leurs effets sont surtout effectifs au niveau foetal ou au niveau de la petite enfance. Ceux qui y ont le plus été soumis sont encore assez jeunes, si comme il est à craindre des effets négatifs se manifestaient il sera trop tard, le mal sera fait (voir l’amiante) et les fortunes établies.
A t on jamais étudié les causes des maladies émergentes, de l’obésité, des hyper activités, des cancers chez les jeunes enfants....Pas d’études, pas de causes trop de gens sont contents!
Pourquoi refuser les registres des maladies, pour éviter de comprendre?
Si les OGM sont inoffensifs, pourquoi ne sont ils pas assurables? La finance donne elle même la réponse!

Aussi bien en France qu’à l’étranger, de nombreux experts pointent les défauts de l’étude. Citons le professeur David Spiegelhalter, spécialiste des risques à l’université de Cambridge, l’un des experts britanniques qui ont étudié les effets des prothèses PIP : « À mon sens, les méthodes, les statistiques et la manière de rapporter les résultats sont très en- dessous des standards que j’attendrais pour une étude rigoureuse – pour être honnête je suis surpris que cet article ait été accepté pour publication. »
Comment ces experts ont ils pu en si peu de temps analyser ce travail alors que les données brutes n’ont pas encore été divulguées (ce qu’a promis Séralini, ce qu’a toujours refusé Monsanto). Ces experts ont ils été aussi rapides pour analyser les essais Monsanto (et autres)? Ils ont la critique sélectives. Quant aux statistiques, qui en a défini les critères? Au vue de ce qui a été fait sur l’amiante...ce sont peut être les méthodes statistiques des experts qu’il faudrait remettre en cause, qui fixe les règles, qui fixe les normes, au profit de qui?
Les tumeurs imputées à la toxicité pourraient être spontanées.
C’est ce qui a été dit aux Corses après le nuage de Tchernobyl pour exonéré de façon scandaleuse ceux qui ont menti.

Je m’arrête là dans la critique de l’article.
Quelques extraits d’échange que j’ai eu avec Joudrier (ses réponses en italique)
Quant au principe de précaution, d’une part, la France a fait une grosse connerie en l’inscrivant dans sa constitution, dont acte ! maintenant il vous reste à le comprendre correctement et l’appliquer en fonction de cela. L’absence actuelle de risque connu sur les OGM et la probabilité de danger(s) tous hypothétique(s) et sans aucun doute très faible (mais en tout cas non avéré) ne doit pas amener à mettre en œuvre le principe de précaution sauf à ne pas le comprendre

Prenons un exemple : cet article 
  
 Science et pseudosciences, octobre, 2003, N°259, pages 3à12               
Les OGM : Une grande conquête de l’humanité ou le pire des fléaux ? 
Louis-Marie HOUDEBINE 
Peut-être que L-M Houdebine vous répondra directement lui même, mais dans tous les cas, je souscris complètement à ce qu’il écrit.  
Où il est écrit en autre: 
Les arguments utilisés par les opposants aux OGM ne sont souvent que des mensonges….oui Il n’est pas vrai que les OGM résistants aux maladies contiennent des pesticides dangereux qui s’accumulent dans le sol et détruisent sa faune oui…... Il n’est pas vrai que le maïs transgénique BT résistant à la pyrale détruit les autres insectes oui, ni qu’il a fait émerger des pyrales résistantes à la toxine BT oui, toujours vrai !
  
Il se trouve que même en 2008, on ne connaît toujours pas de contournement de la résistance à la stratégie Bt dans le monde … de plus, et contrairement à ce que vous dites, les lois de la génétique (les connaissez vous seulement ?) ne prévoient aucunement l’apparition de résistances. 
Si, d’un point de vue général, des résistances apparaissent c’est certainement pas pour suivre « des lois génétiques » !  
trois ans après que se passe-t-il 
Des chercheurs français ont publié, le 30 mai 2006, une étude montrant que la stratégie de lutte contre l'apparition d'une résistance des pyrales du maïs aux toxines BT, actuellement utilisée aux Etats-Unis, doit être révisée. 
On remarque que l’éventualité de la résistance existe et que des stratégies sont mises en place pour la limiter, ce qui est un mensonge c’était d’affirmer que des résistances ne pourront pas apparaître. Vous rigolez ou quoi, personne (les sélectionneurs/semenciers et scientifiques s’occupant de cette problématique) n’a jamais dit cela !. 
Au moins, vous vous contredisez en deux phrases… vous confirmez vous même que l’on n’a toujours pas trouvé de contournement de résistances. Et c’est vrai pour les maïs-, soja- et cotonnier-Bt dans le monde.
De plus des études canadiennes récentes montrent la mortalité des papillons monarques qui ingèrent du pollen de maïs BT déposé sur des plantes environnants les champs. 
C’est pas possible… vous devez être nouveau sur le sujet et vous n’avez pas lu grand chose.
Qu’en 2008 ressorte encore cet argument du Monarque comme cela vient d’être fait dans l’avis du comité de préfiguration de la haute autorité relève soit de la malhonnêteté intellectuelle soit de l’ignorance. J’espère qu’il s’agit de la deuxième hypothèse !
  
Malgré tout votre discours n’a pas changé, vous restez toujours aussi affirmatifs quant à l’innocuité des OGM.
S’il est un discours qui n’a pas changé d’un iota, c’est bien celui des antis… vous en êtes la preuve éclatante… ressortir toujours les mêmes arguments éculés, démontés… avec moult publications démontrant vos mensonges ressassés !


Toutes les affirmations de Joudrier et Houdebine sont aujourd’hui démenties mais ils sont toujours des références dans le domaine des OGM et il y a peu Houdebine ventait les résultats du coton OGM en Inde.

lundi 30 juillet 2012

Nouvelle offensive contre l’épandage aérien de pesticides



26 juillet 2012
Les attaques contre l’épandage aérien des pesticides font le buzz sur Internet. Seuls quelques médias liés à la profession tentent de raison garder. Quels sont les risques et le enjeux de cette situation ? L’épandage aérien est-il dangereux, utile, nécessaire ? Dans quelles situations ?


Les épandages aériens : Une préoccupation sociétale qui monte lentement mais sûrement

Cela fait plusieurs années que cette préoccupation émerge. Elle s’appuie :
1° sur des pratiques anciennement peu contrôlées (qui laissent parfois une image négative)
2° sur une interrogation compréhensible de la part des riverains du fait d’une information du public traditionnellement insuffisante.
3° sur une présence de néo-ruraux peu enclins à comprendre les enjeux techniques en cause
L’adoption en 2010, dans la loi Grenelle II, du principe d’interdiction des épandages aériens, sous réserve de dérogations exceptionnelles renforce les craintes, justifiées ou non, du public.
ForumPhyto avait déjà évoqué la question de l’épandage aérien le 17 avril 2012 dans :L’épandage aérien, très « attaqué », quelquefois nécessaire, toujours très encadré…

Offensive en règle d’ONGs hostiles par principe

Ces derniers mois, et surtout ces dernières semaines, les médias reprennent massivement ce thème, ne donnant généralement que la version des ONGs hostiles, lesquelles entretiennent une hostilité de principe à tout traitement aérien dans quelque condition que ce soit.
Pour EELV (Europe Ecologie Les Verts), il faut dire « stop aux épandages aériens de pesticides« , n’hésitant pas à exgérer grandement les chiffres en parlant de « millions d’hectares potentiellement impactés en France. »
Actualités news environnement titre : « Epandages aériens de pesticides : un réel danger pour l’environnement »
Les sites des ONGs environnementalistes présentent tous la même position hostile par principe.

Les médias laissent le plus souvent une large place à leurs thèses, mais nuancent quelquefois…

Maxisciences titre de façon équilibrée  « L’épandage aérien de pesticides crée la polémique », mais lance une charge sans nuance dans le corps de l’article.
Le débat fait rage en Aquitaine, du fait d’une importante production de maïs doux.
Le 19 juillet, le blog ma planète, lié à Sud-Ouest, titre « Des épandages aériens d’insecticides « mettent le feu » dans le Gers et en Haute-Garonne« . L’article prend fait et cause pour les thèses les plus alarmistes et laisse une toute petite place à une explication de la préfecture de Haute-Garonne.
Le 21 juillet, le même Sud-Ouest titre : « L’épandage aérien fait débat« . Et laisse aussi la parole à Michel de Lapeyrière, président de la Chambre d’agriculture et maïsiculteur à Saint-Léger qui « évoque tout d’abord l’intérêt de l’épandage aérien : « Ces traitements sont utiles car ils vont vite et ne font pas de dégâts dans les cultures. » Impossible en effet de faire passer un tracteur pour lutter contre la pyrale quand les maïs sont hauts. Et relativise : « C’est une pratique très réglementée qui occasionne très peu de dommages collatéraux. Les palles de l’hélicoptère plaquent les pesticides au sol, ce qui limite la dispersion des produits. Et c’est un système très onéreux, utilisé vraiment si nécessaire. » »
En Guadeloupe, autre région utilisant les épandages aériens du fait de relief accidenté, France Antilles titre : « L’épandage aérien autorisé sous conditions » pour un article exprimant principalement le point de vue de l’administration : liste restrictive de produits utilisables, distances par rapport aux sentiers de randonnées, contrôles renforcés, etc. L’article est suivi de commentaires de toutes les parties prenantes, professionnels et environnementalistes (Les Verts, etc.).
Eric de Lucy, pour l’Union des Groupements de Producteurs de Banane, y déclare par exemple :  » [Les pouvoirs publics] ont pris la mesure de l’impossibilité pour les producteurs de maîtriser les maladies des cercosporioses sans faire, dans l’état actuel des choses, appel à l’épandage aérien. Dans le cadre de ce Plan banane durable, les producteurs de Guadeloupe et de Martinique ont développé un programme de recherche unique au monde en matière de traitement par voie terrestre des maladies fongiques. C’est à l’accentuation de ces efforts que la situation actuelle les invite »

Seul Alerte Environnement développe clairement dans plusieurs articles les raisons qui rendent l’épandage aérien quelquefois indispensable.
Après avoir signalé l’offensive des ONG contre l’épandage aérien, Alerte Environnement écrit dans « Pesticides : les approximations du journal le Parisien » : « ce n’est pas par plaisir que  les agriculteurs font appel à ces techniques. Quand la lutte biologique peut être utilisée, ils le font. Ce n’est déjà pas facile pour le maïs, imaginez ce que c’est pour des châtaigneraies ! La Châtaigneraie du Limousin pourrait utiliser une solution biologique homologuée en épandage aérien mais n’a pas de dérogation préfectorale… »
Dans « interdiction de l’épandage aérien, la fausse bonne-idée« , il évoque le cas parlant du maïs doux : « Dans les 3 régions concernées (Midi-Pyrénées, Aquitaine, Centre), l’enjeu est majeur. Les critères de qualité sont drastiques pour le maïs doux (Imaginez-vous ouvrir un boite de mais et y trouver un vers dedans) et la filière emploie des milliers de personnes… Ce que semble oublier nos amis écolos ! Sans doute préfèrent-ils que Bonduelle ou Géant Vert délocalisent leurs usines en Europe de l’Est. »

L’épandage aérien doit être encadré réglementairement

La Loi Grenelle II prévoit l’interdiction de l’épandage aérien, sauf dérogation dûment justifiée. Mais le terme « dérogation » est forcément ambigu :
Les environnementalistes le voient comme la promesse d’une interdiction totale à terme. Ce qui n’est pas dit dans la loi.
Les producteurs le voient comme autorisant l’épandage lorsque c’est nécessaire. Mais une dérogation est plus faible, réglementairement parlant, qu’une autorisation.
L’épandage aérien est absolument nécessaire dans des cas précis. Voir les cas des châtaigniers et du maïs doux évoqué plus haut.
Et en nombre restreint : L’épandage aérien concerne 0.3% de la Surface Agricole Utile.
L’épandage aérien peut être protecteur de la santé humaine des opérateurs. Par exemple dans les cas des vignobles et des bananeraies en terrain accidentés (ne permettant pas le passage d’engin motorisé).
Il est de toutes façons suffisamment onéreux pour que les producteurs n’y fassent appel qu’en cas d’absolue nécessité.
Les techniques modernes d’épandage aérien (GPS, buses anti-dérive, etc.) permettent d’éviter les dérives de produit sur les parcelles voisines ou sur des lieux fréquentés par des tiers (habitations, chemins, etc.) traditionnellement associées à cette pratique. Il est indispensable qu’elles soient mises en oeuvre de façon stricte.
Que l’épandage aérien soit dérogatoire peut être une bonne chose si cela permet de s’assurer que ces techniques modernes sont bien utilisées.
Plus encore, les producteurs et leurs organisations considèrent l’encadrement règlementaire et l’examen de la pratique par les autorités comme légitime et utile.
L’audition de l’ANSES (Agence de sécurité sanitaire) et de la DGAL (minsitère de l’agriculture) par le Sénat peuvent éclairer utilement l’ensemble de la société, sur ce qui est en jeu et sur les moyens de maîtrise des risques.

Bref, il est normal de réglementer et d’encadrer l’épandage aérien. Il faut cependant raison garder. Ce n’est pas le cas de la campagne disproportionnée menée actuellement par les ONGs hostiles par principe. Cette campagne constitue d’ailleurs essentiellement une tentative de mettre Stéphane Le Foll, ministre de l’agriculture, « sous influence écologiste »,  comme le titre Alerte Environnement récemment.
Alerte Environnement s’interroge à juste titre : « Notre ministre de l’agriculture saura-t-il résister à la main-mise du Ministère de l’écologie de Delphine Batho, aux oukases des ONG et à l’influence de Cécile Duflot et de son cabinet ? Auditionné hier par la Mission d’information sur les pesticides au Sénat, Stéphane Le Foll montre, derrière un discours ampoulé sur le thème de l’agriculture écologiquement intensive, un manque de résistance. Certains acteurs du monde agricole déchantent déjà du nouveau Ministre. Il est encore temps de se ressaisir Monsieur Le Foll. Avant que l’agriculture ne vous tourne le dos définitivement.Le monde agricole attend des décisions. Monsieur Le Foll en sera-t-il vraiment capable ? »

mardi 12 juin 2012

LES PESTICIDES




LES PESTICIDES

Des centaines d'études scientifiques et épidémiologiques montrent la nocivité des pesticides sur l'environnement et la santé. Alors que certaines organisations tentent de cacher cette réalité, Bioaddict.fr mène l'enquête.

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Agriculture : une réduction de 30 % des pesticides serait possible

D'après un rapport présenté par l'INRA (Étude Ecophyto R&D), la réduction de l'ordre de 30% du recours aux pesticides semble possible, sans bouleversement majeur des systèmes de production agricole. Mais l'objectif de 50% souhaité par le gouvernement impliquerait des changements profonds et des baises de production de 12 à 25% selon les cultures.


http://www.bioaddict.fr/article/agriculture-une-reduction-de-30-des-pesticides-serait-possible-a607p1.html


Le plan Ecophyto 2018 a été mis en place par le ministère de l'agriculture et de la pêche à la suite du Grenelle de l'environnementIl vise à réduire de 50 % l'usage des produits phytosanitaires en agriculture à l'horizon 2018. Il s'agit à la fois de réduire l'usage de ces produits et de limiter l'impact de ceux qui resteront indispensables pour protéger les cultures des parasites, des mauvaises herbes et des maladies.
Ainsi, afin d'évaluer les possibilités techniques et les impacts économiques de la réduction de l'usage de pesticides pour les principales cultures, les ministères du développement durable et de l'agriculture ont confié à l'INRA l'organisation de l'étude Ecophyto R&D. 80 chercheurs, ingénieurs, spécialistes de " terrain " et techniciens agricoles ont été mobilisés par l'Institut national de la recherche agronomique (INRA).
Les travaux de l'étude Ecophyto R&D ont été présentés le jeudi 28 janvier 2010 par Chantal Jouanno, secrétaire d'Etat chargée de l'Ecologie, et montrent "qu'une réduction de l'ordre de 30 % du recours aux pesticides serait possible, avec des changements de pratiques substantiels, sans perte de marges pour les agriculteurs dans un contexte économique analogue à celui de l'année 2006, mais avec une diminution des volumes de production (5 % environ en moyenne)."
" Les grandes cultures joueraient un rôle majeur dans cette réduction. Pour ces filières, des réductions de l'ordre de 40 % du recours aux pesticides sans réduction de marge seraient possibles ", souligne le ministère.
L'étude met également en avant l'importance de la mise en place d'un réseau de 3000 fermes références, d'expérimentation et de démonstration, permettant d'assurer la collecte et la diffusion de données sur les systèmes agricoles à bas intrants, décidée dans le cadre du Plan Ecophyto 2018. Les efforts de recherche agronomique et d'expérimentation sur les itinéraires à bas intrants sera d'ailleurs maintenu dans les années qui viennent.
Ainsi, pour Chantal Jouanno, "l'étude Ecophyto R&D nous donne aujourd'hui des éléments pour affirmer qu'une réduction de l'utilisation de l'ordre de 30% des pesticides est possible, sans pénaliser le revenu des agriculteurs".
Le gouvernement souhaite aujourd'hui "replacer l'agronomie au coeur de l'agriculture durable et accompagner les acteurs agricoles dans cette démarche".

Les OGM sont-ils le Diable ?


Les récentes découvertes publiées dans les magazines scientifiques en matière d’organismes génétiquement modifiés en appellent ou devraient en appeler à une réelle prudence. Non pas seulement à celle que l’on souhaite imputer systématiquement aux chercheurs et à leur responsabilité, mais au jugement hâtif que l’on porte sur la discipline elle-même. Car, amalgamant l’utilisation mercantile et capitaliste de certaines grandes sociétés monopolistiques et mondialisées, il y a réellement de quoi soulever de grands espoirs dans l’utilisation ciblée et localisée de la technologie OGM. A quel point une utilisation raisonnée et raisonnable de la technologie OGM peut ou pourrait favoriser une grande quantité de populations en graves difficultés ? Favoriser la résistance de plantes cultivées susceptibles de ne plus l’être dans les temps à venir, et éviter ainsi famines, misères et exodes ; ou du moins, en ralentir les effets. Les OGM sont-ils le Diable en tout et pour tout ? Je ne le crois pas.
Premièrement, essayons un peu d’y voir plus clair dans la méthode elle-même. En quoi consiste au juste la modification génétique du vivant ? Et bien, on pourrait répondre de la manière suivante : à reproduire artificiellement ce que la nature opère pour son compte dans le cadre de la sélection naturelle. Loin d’y voir une dangereuse suprématie de l’homme sur la nature, je n’y vois guère qu’une tentative d’orienter lasélection naturelle dans le sens des besoins humains. Car, que fait d’autre la nature lorsqu’elle s’adapte à des conditions devenues hostiles ? Que se passe-t-il lorsque, des suites d’une modification de l’environnement, une espèce en difficulté, finit par réapparaître dans sa splendeur après avoir été malmenée par le climat ou un prédateur particulier ? Et bien, la sélection naturelle a joué son rôle : tous les individus vulnérables d’une espèce particulière ont été décimés sauf ceux qui étaient déjà naturellement résistants à la menace. Les organismes survivants, immunisés par nature, en se multipliant entre eux, créent les conditions d’une évolution de l’espèce déclinante dans le sens de son adaptation. C’est le principe même de lasélection naturelle. C’est ce même mécanisme qui nous vaut, à l’échelle cellulaire, la résistance de plus en plus farouche de nos souches bactériennes et virales aux traitements antibiotiques et antiviraux. L’antibiotique éliminera toutes les souches vulnérables de la maladie, sauf celles qui, hasard de la génétique, s’y montreront résistantes. Toutes les autres ayant été anéanties, elles se multiplieront d’elles-mêmes et lègueront leur résistance aux nouvelles générations de cellules bactériennes. Celles-ci ne seront plus touchées par l’antibiotique en question, elles auront donc muté dans le sens de l’adaptation. On retrouve encore ici le principe manifestement universel de la sélection naturelle… Que fait donc d’autre le savant lorsqu’il intervient de lui-même dans le génome d’une plante ou d’un animal pour y apporter quelques modifications visant à favoriser cette même résistance ou adaptation ? Et bien, il recourt artificiellement à la sélection naturelle… Loin de se prendre pour Dieu, le savant ne fait qu’imiter le principe de la sélection naturelle tout en l’orientant dans le sens de ses nécessités ; car la nature pratique en permanence la modification génétique. Tout le temps, partout, et sans relâche ; mais elle ne le fait qu’à l’aveugle, ou, disons : de manière aléatoire et localisé. On le voit bien dans les hôpitaux, où la lutte contre les virus et autres bactéries s’organisent autour de leur résistance aux traitements, et on le voit aussi dans les plantations, lorsque des cultures modifiées génétiquement dans le but de résister aux assauts d’envahisseurs parasites, loin de les éradiquer tous, provoque en retour la résistance de quelques-uns et leur futur immunité totale… On assiste ici à un combat à armes égales entre l’homme et la nature, qui, en définitive, est remporté par la nature par le fait même de ladite sélection… On serait même tenté de dire au vu de cet échec patent que les OGM, tout au plus, ne font que contraindre les envahisseurs naturels à évoluer sans cesse dans le sens de l’adaptabilité… L’objectif semble pour le moins extrêmement tempéré... Mais comme je l’ai dit plus haut, il est différent domaine d’application des OGM qui s’avèrent plus heureux en résultats que l’éradication des parasites dans les cultures : orienter la sélection naturelle dans le sens des besoins humains, ce qui permet d’aider des espèces locales à s’adapter aux nouvelles conditions climatiques, de même en médecine, d’ intervenir plus rapidement que ne le fait l’organisme et la nature (qui ne disposent d’aucune vision d’ensemble de leur action) pour en accélérer les effets d’adaptation, voir même de créer artificiellement des substances précieuses à l’organisme, comme l’insuline ou les globules rouges du sang. Et combien d’autres utilisations encore inexplorées de cette technique en effet révolutionnaire pour l’homme, bien que totalement coutumière pour la nature ?…

Ne jugeons pas trop vite négativement des prouesses possibles d’une telle méthode d’intervention artificielle ou naturelle, guidée par la main de l’homme. Je termine sur ce sujet en revenant sur le problème des cultures et de leur lutte – apparemment limitée -  contre les envahisseurs prédateurs. Je ne suis pas sûr que les OGM puissent être la solution à ce problème étant donné que les prédateurs sont dotés de la même arme évolutive que celles des scientifiques, et que, fort de leur propre évolution génétique par sélection, ils finissent toujours très vite par avoir le dessus sur la plante OGM. Selon moi, le problème se pose davantage sur le mode de la surproduction, d’une part, et sur celui, d’autre part, de la monoculture. La monoculture suscitant d’elle-même l’éradication de la biodiversité qui limite toujours l’hégémonie d’une espèce sur une autre, ouvre grande les  portes à une poignée de prédateurs pour se répandre et prospérer comme jamais ils n’auraient pu le faire naturellement. Le problème est donc davantage à résoudre sur le terrain de la rationalisation de l’agriculture post-productiviste, et sur le retour à la biodiversité qui réintégrera tous les prédateurs naturels aux prédateurs des cultures. Quitte peut-être à en réimplanter artificiellement ou à alterner les différents types de culture.

Pour prolonger la réflexion, quelques articles scientifiques illustrant l’utilisation positive qu’il peut être tiré de la technologie génétique, lutte contre le SIDA, contre le paludisme et la dengue, la grippe aviaire, confection d’agrocarburants, d’insuline, etc. Il va de soi que l’utilisation des OGM à des fins productivistes et marchants débouche sur des innovations absolument idiotes ou aberrantes qui se détournent fondamentalement de toute mission scientifique salvatrice.