samedi 26 mai 2012

60 % des abeilles mourront à cause des pesticides


nature

La Haute-Garonne compte quelque 900 apiculteurs dont 90 professionnels. / Photo DDM, archives
La Haute-Garonne compte quelque 900 apiculteurs dont 90 professionnels. / Photo DDM, archives
La Haute-Garonne compte quelque 900 apiculteurs dont 90 professionnels. / Photo DDM, archives
Les apiculteurs tirent la sonnette d'alarme. Cette année la mortalité des abeilles risque d'atteindre des records en Haute-Garonne, à cause des pesticides utilisés dans l'agriculture.
Les apiculteurs ont prévu d'aller manifester mercredi devant la préfecture de Haute-Garonne. Ils redoutent un épandage aérien massif d'insecticides cet été sur 3 500 hectares de maïs en Haute-Garonne (8 000 hectares en Midi-Pyrénées). « Ces épandages sont interdits par une directive européenne de 2009 et la loi grenelle II », rappelle Olivier Fernandez, président des Apiculteurs Midi-Pyrénées. « Mais les préfets sont autorisés à délivrer des dérogations aux sociétés et groupements agricoles qui souhaitent réaliser ce type de traitement ». La Direction départementale des territoires étudie actuellement cette demande de dérogation. Une consultation du public est en cours (lire ci-contre). Deux intérêts s'opposent. D'un côté les cultivateurs qui craignent de perdre 30 % de leur production à cause des insectes foreurs qui détruisent le maïs et développent des microtoxines qui peuvent être néfastes pour la santé. De l'autre les apiculteurs qui prévoient 60 % de mortalité dans les ruches. Ils défendent la cause des abeilles et des bourdons, insectes qui assurent de la pollinisation de la plupart des plantes, cultivées ou non, et donc des fruits et légumes essentiels dans notre alimentation. « Ces insecticides déversés de façon irresponsable détruisent les abeilles qui, si elles ne meurent pas dans les 5 ou 10 minutes, perdent leur capacité à s'orienter et n'arrivent plus à retrouver leur ruche » explique Olivier Fernandez. « Il existe des traitements alternatifs, mais bien souvent les coopératives ne les proposent pas aux cultivateurs ». L'abeille, qui a un autre prédateur, le frelon asiatique, est une espèce à protéger. « Elle fabrique la propolis dont les vertus médicinales sont reconnues », argumente l'apiculteur.

BAPT DEMANDE L'INTERDICTION D'UN INSECTICIDE.

Une démarche récente de Gérard Bapt, président du groupe santé environnementale dans l'Assemblée sortante, apporte de l'eau au moulin des apiculteurs. Le député PS vient d'adresser une lettre ouverte aux ministres Stéphane Le Foll (Agriculture) et Nicole Bricq (Écologie), demandant l'interdiction du Cruiser, un insecticide utilisé pour protéger le colza. « Des travaux scientifiques récents démontrent que ces substances chimiques de la famille des néonicotinoïdes seraient susceptibles d'effets chroniques importants sur les colonies d'abeilles, à des doses largement inférieures aux doses autorisées par la réglementation » indique Gérard Bapt. « En arrière-plan il y a la santé humaine. Il y a tout lieu de penser que ces insecticides sont des perturbateurs endocriniens, même à faible dose.

consultation publique sur les épandages aériens

79 communes du département sont concernées par les épandages aériens d'insecticides pour lesquels trois demandes de dérogation sont à l'étude à la préfecture. Ces demandes émanent de producteurs de maïs grain, semences et pop-corn (GPM, Maiz'Europ…) indique la Direction départementale des territoires. Depuis le 3 mai et jusqu'au 4 juin une consultation du public est engagée. Des registres sont à la disposition des habitants en préfecture. On peut aussi consulter le site de la préfecture. www.haute-garonne.gouv.fr

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire