lundi 14 mai 2012

Les OGM : les risques


Les risques sur la santé

les impacts sur la santé sont liés à l'ingestion de produits contenant des OGM, comme par exemple la possible apparition dans l'organisme humain de bactéries devenues résistantes aux antibiotiques. En effet, certaines PGM ont récupéré des gènes de bactéries résistantes aux antibiotiques. C'est le cas des pieds de vigne OGM en expérimentation à l'INRA de Colmar qui contiennent un gène d'Echérichia Coli résistant à un antibiotique, la Kanamycine.
Des études et un suivi sur la santé de l'animal et du consommateur sont menées afin de créer et de perfectionner des outils d'analyse précis et fiables dans le but d'améliorer la traçabilité des produits.
Les insecticides secrétés par les cultures transgéniques représentent un danger pour la santé. Par exemple, l'insecticide produit par le maïs Bt est capable in vitro de détériorer les globules rouges humains (Pour la Science, 2000).
Sur ce point, les tests sur la toxicité éventuelle des PGM restent largement contrôlés par les firmes productrices de PGM. Et les résultats, difficiles à obtenir, montrent des "effets cliniques et biochimiques chez les animaux nourris avec les PGM par rapport aux animaux nourris avec les plantes conventionnelles correspondantes" (Christian Vélot, L'Ecologiste n°18, 03/2006). Nul doute que si les animaux sont affectés par cette alimentation, l'Homme le sera également.
Des chercheurs de l'Université de Sherbrook au Québec, Canada, ont mis en évidence la présence de pesticides et de leurs résidus dans le sang de femmes, dont certaines enceintes. Selon un article de la revue Reproductive Toxicology, "c'est la première étude à mettre en évidence la présence de pesticides associés aux aliments génétiquement modifiés dans le sang de femmes enceintes, de fœtus et de femmes non enceintes".

Les risques sur l'environnement

"Nous vivons une période de folie du progrès incontrôlé, dans laquelle se développe une série d'outils pour lesquels on ne se donne pas les moyens d'évaluer leurs conséquences environnementales" (Pierre-Henri Gouyon, membre du conseil scientifique du CRII-GEN, directeur de laboratoire CNRS, professeur à l'Agro et à l'Ecole polytechnique).
Le problème majeur est la transmission du transgène à des plantations voisines cultivées ou sauvages. Ce problème se pose également chez les animaux et notamment les poissons d'élevage qui pourraient contaminer des populations extérieures.
On recense donc les risques potentiels parmi lesquels une diminution de la biodiversité avec la disparition d'un certain nombre d'espèces en contact avec les pesticides et qui ne sont pourtant pas visées.
De plus, la mise au point d'OGM résistants, comme en témoigne l'insertion du gène de la bactérie Bacillus thuringiensis (Bt) pour contrer les chenilles qui ravagent les récoltes de riz, pourrait se répandre à d'autres espèces végétales.
Il est également avancé que les OGM devraient limiter l'usage des pesticides. "Notons tout d'abord que les plus grosses compagnies vendeuses de pesticides sont également très souvent celles qui produisent des semences transgéniques ou non : Syngenta, Monsanto, Aventis, Du Pont de Nemours, Agrevo..." (F. VEILLERETTE, 2003). En effet, elles vendent des semences transgéniques capables de résister aux herbicides qu'elles commercialisent. Les deux produits complémentaires assurent à l'agriculteur des cultures transgéniques qui ne souffriront d'aucune autre plante concurrente : un package qui contraint l'agriculteur à dépendre entièrement d'une société commerciale.
Cette astuce marketing assure un double profit à ces industries agro-alimentaires et a même permis une augmentation des ventes de 72% du Roundup (herbicide) aux Etats-Unis depuis 1997.
Ainsi, en 2003, plus de 71% des OGM cultivés ont été conçus pour résister à un herbicide et 28% pour produire leur propre insecticide. L'argument environnemental "OGM contre pesticides" ressemble donc à une véritable fumisterie.

Le colza transgénique hors de contrôle

colza© C. Magdelaine / notre-planete.info
Les Etats-Unis et le Canada sont confrontés à une contamination sans précédent du colza transgénique. En effet, le colza envahit rapidement les champs voisins, les bords des chemins et routes. Lorsqu'il est transgénique, il devient quasiment impossible à contrôler puisqu'il est destiné à être résistant aux herbicides. Pire, le colza transgénique a pu se croiser, mutualisant les gènes de résistance à plusieurs herbicides. Il existe ainsi un colza résistant au glyphosate et au glufosinate, deux herbicides très communs (L'Ecologiste n°34, juin-août 2011)

Les risques socio-économiques

La généralisation de cultures intensives basées sur les OGM risque d'accroître la suprématie d'importants groupes multinationaux au détriment de la spécificité des cultures locales et régionales, mais également de l'agriculture biologique.
En effet, les plantes transgéniques sont brevetées et ne doivent pas être ressemées d'une culture à l'autre sous peine de forte amende.
L'aide alimentaire américaine en est un exemple : en noyant d'OGM les pays d'Afrique australe soit disant en difficultés, elle crée le terreau d'un marché considérable et trouve le moyen d'écouler ses surplus.
De surcroît, actuellement peu de petits exploitants tirent parti des prétendus avantages des OGM.
L'exemple de l'Inde est particulièrement frappant : en 10 ans, plus de 150 000 paysans se sont suicidés parce qu'ils ne pouvaient plus financer l'achat de semences transgéniques et de pesticides. Par ailleurs, ces semences n'ont pas donné les résultats escomptés : certains ravageurs sont toujours présents mais le paysan est endetté, préférant se donner la mort que d'accepter l'infamie.
Enfin, comme en France, des établissements publics de recherche financés par l'Etat (et donc les citoyens) sont chargés de mener des expérimentations qui coûtent plusieurs millions d'euros alors qu'elles sont inutiles, dangereuses dans un contexte économique et environnemental où les citoyens aspirent à des choix plus responsables et respectueux.

OGM et société

Grâce notamment aux progrès de la science, la santé et la sécurité alimentaire se sont régulièrement améliorées dans notre société. Néanmoins, force est de constater qu'il existe une appréhension voire un rejet complet d'une partie de la population vis à vis des OGM à cause des risques et des dangers qui leur sont liés. En effet, selon une étude commandée par la Commission européenne, 71 % des Européens refusent les OGM. Cependant, il semble que ce sentiment soit moins lié aux données scientifiques qu'à une vision de la nature et de la société.
Ainsi, pour la plupart des chercheurs, la peur des OGM est scientifiquement quasi infondée compte tenu de la réglementation et des précautions mises en œuvre.
A leurs yeux, il apparaît donc nécessaire de multiplier les expertises, l'information et la communication sur ce sujet.
Notons également que cette inquiétude est liée au fait que les OGM représentent le symbole de la « main mise » des grandes sociétés internationales sur l'alimentation et l'économie, privant les agriculteurs de leur autonomie.

Conclusion : une peur fondée ?

Notons que le transfert des gènes entre bactéries par exemple existe depuis plus d'un milliard d'années et qu'il existe des gènes "sauteurs" qui apportent sans intervention humaine de nouvelles propriétés aux végétaux. Pour autant, ces transferts naturels se sont produits sur des échelles de temps radicalement différentes et de façon aléatoire. Ainsi, les écosystèmes ont pu évoluer en prenant en compte ces modifications. Or, les PGM ne se cultivent que dans un écosystème artificiel avec les intrants nécessaires à leurs développements. Une aberration à un moment où la biodiversité est largement en crise...
Hormis la recherche médicale ou l'OGM est un outil qui produit des protéines appréciables, dans l'agroalimentaire, l'OGM est un organisme que nous consommons sans assurance d'innocuité et en complète contradiction avec les problématiques environnementales actuelles.
Cette manipulation folle des briques du monde vivant génère inévitablement une forte inquiétude. Et l'on comprend aisèment les doutes et les peurs de la population (qui devrait être davantage impliquée dans ces réflexions) tant la recherche de profit supplante facilement le principe de précaution et la raison.

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Références et liens


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