lundi 21 mai 2012

Interdiction du maïs OGM MON 810, de qui se moque-t-on ?



Champ de maïs
Le Conseil d'Etat a rejeté en référé la demande de suspension de l'arrêté du Ministre de l'agriculture du 16 mars 2012, interdisant la culture du maïs OGM MON810, dont les semences sont commercialisées par la Sté Monsanto. Sauf que du maïs OGM a été semé depuis belle lurette. [Photo CC Myri Bonnie]
Rappelons que l’arrêté du ministre de l’agriculture et de la pêche du 5 décembre 2007 suspendait la cession et l’utilisation des semences de maïs MON 810, et que celui du 7 février 2008, modifié par l’arrêté du 13 février 2008, interdisait la mise en culture de ces variétés de semences. Les dits arrêtés ont été annulés par le Conseil d'Etat en novembre 2011, ce qui a permis de semer ce maïs jusque au 18 mars.
Si les associations de défense de l'environnement se félicitent, le citoyen est en droit de s'inquiéter d'un feuilleton juridique confus et coûteux qui accable la puissance publique et prive l'agriculture d'une vision de long terme nécessaire.
D'ailleurs la bataille juridique se poursuit car les puissantes organisations de producteurs de maïs ont de leur côté saisi le Conseil d'Etat d'une autre procédure sur le fond. En espérant probablement une décision favorable pour les prochaines semailles... De quoi provoquer l'hilarité s'il ne s'agissait de l'efficacité et de la crédibilité de nos institutions. Voulons-nous des OGM ou pas ? Il faut trancher. 
l'Union Nationale de l'Apiculture Française, les Amis de la Terre, la Confédération Paysanne, la Fédération Française d'apiculteurs Professionnels, la Fédération Nationale d'Agriculture Biologique, France Nature Environnement, la Fédération Nature et Progrès et le Réseau Semences Paysannes s'étaient unis dans leur diversité pour réclamer le maintien de l'interdiction en France.
L'Agence Européenne de Sécurité Alimentaire avait dénoncé en décembre 2011 l'évaluation insuffisante et « le risque important pour l'environnement », ainsi que le rappelle le Conseil d'Etat dans son ordonnance. Cette décision, indiquent les associations dans un communiqué, "nous donne raison en admettant l'urgence à protéger l'environnement, l'apiculture, et les semences biologiques, paysannes et conventionnelles, face à la menace que représente la culture de ces OGM".
Pour les associations, "une telle décision était vitale pour la filière apicole française car depuis un arrêt de la Cour de justice européenne de septembre 2011, le miel contenant du pollen d'OGM ne peut pas être commercialisé pour la consommation humaine dans aucun état de l'Union. Cela ruine aujourd'hui les apiculteurs espagnols confrontés aux cultures de MON 810 autorisées dans leur pays".

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