lundi 21 mai 2012

Les papillons monarques sont-ils victimes des OGM ?


Les papillons monarques sont-ils victimes des OGM ?
Les effectifs de papillons monarques sont en constante diminution
De forts soupçons pesaient déjà sur eux concernant l’érosion de la population des abeilles. Une nouvelle étude conduite aux États-Unis, où ils sont légions, impute désormais en partie aux OGM la réduction des effectifs de papillonsmonarques.

Cet insecte lépidoptère migrateur est omniprésent de l’autre côté de l’Atlantique, où il migre par groupes de millions d’individus sur plus de quatre mille kilomètres, deux fois par an, en direction des montagnes du Mexique. Déjà menacée par l’agriculture intensive, la pollution due aux insecticides, et indirectement par le déboisement et l’érosion des sols, qui fragilisent grandement les forêts du Michoacan (Mexique), où elle a l’habitude d’hiverner, l’espèce pâtirait aussi des OGM, lesquels prolifèrent sur le territoire américain.
C’est ce qu’a révélé une étude pilotée par des chercheurs des Universités d’État du Minnesota et de l’Iowa. Ceux-ci ont en effet observé une diminution vertigineuse des populations de papillons monarques de 81 % entre 1999 et 2010, soit une période au cours de laquelle des cultures génétiquement modifiées ont été installées dans pléthore de fermes américaines. Une évolution incontestable et qui aurait eu un effet pervers, la quasi-disparition de l’asclépiade, une plante herbacée toxique, consommée par la chenille du papillon monarque, qui devient lui-même toxique grâce à elle et échappe de facto aux assauts de nombreux prédateurs.
La thèse soulevée par les scientifiques précités a beau ne pas faire l’unanimité, certains de leurs condisciples estimant qu’il est trop tôt pour établir un lien entre les deux phénomènes, leurs travaux viennent toutefois apporter un nouvel éclairage sur une expérience de laboratoire conduite en… 1999 par le spécialiste John Loosey, et dont les résultats furent publiés par la revue Science. Ce dernier avait observé que des larves de papillons monarques nourries en laboratoire avec des feuilles d’asclépiades et sur lesquelles avait été répandu du pollen de maïs BT mangeaient moins, grandissaient moins et étaient sujets à une mortalité plus élevée que les larves « témoin ».
Si l’impressionnante poussée des OGM pourrait – à ce stade des investigations, le conditionnel doit tout de même rester de mise – participer à la chute des effectifs de papillons monarques, plusieurs experts rappellent qu’il ne s’agirait de toute façon pas du seul facteur et accordent davantage d’importance à la déforestation et au développement urbain. Les partisans des plants transgéniques se seraient quoi qu’il en soit volontiers passés de cette publicité.

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