lundi 14 mai 2012

Les OGM : présentation, les enjeux


OGM : définition

maïs OGM© ISAAA
Un Organisme Génétiquement Modifié (OGM) est un organisme vivant, végétal ou animal qui a subi une modification non naturelle de ses caractéristiques génétiques initiales. Cette modification peut intervenir sous trois formes : ajout, suppression ou remplacement d'au moins un gène. L'objectif est de transférer dans une cellule de l'organisme receveur, un ou plusieurs gènes prélevées dans un autre organisme vivant, y compris si celui-ci n'est pas de la même espèce de l'hôte. Cette opération, appelée transgénèse, correspond à l'ensemble des techniques visant à introduire de façon stable un gène étranger dans le génome (ensemble du patrimoine génétique d'un individu) d'un organisme hôte.
Les promoteurs des cultures transgéniques parlent abusivement de cultures biotechnologiques, un vocabulaire moins préjudiciable mais qui prête à confusion.
Les techniques de transgénèse sont essentielles pour développer des connaissances en matière de génétique physiologique et biologique. Cependant, elles souffrent d'un manque de contrôle sur les conséquences qui en découlent pour l'hôte (Christian Vélot, L'Ecologiste n°18, 03/2006).

Les cultures mutagènes

La mutagenèse, mot composé de « mutant » et « genèse », signifie : création de mutants. Elle regroupe l’ensemble des méthodes permettant de modifier le génome d’un organisme vivant. “Mutagenèse” fait référence à toute production volontaire de variabilité génétique chez un organisme vivant, par l’utilisation d’agents énergétiques (rayons gamma, rayons X...), chimiques ou par culture de cellules exposées à des agents sélectifs comme un herbicide. Bien sûr, parmi les mutants existent aussi des variétés de plantes (...) (Inf'OGM)
Cette méthode est de plus en plus employée car elle n'exige pas d'information ni d'évaluation de la part des producteurs de plantes cultivées mutagènes. Elles s'immmiscent dans les cultures actuelles comme en témoignent les variétés tolérantes aux herbicides (VTH) de maïs, tournesol et colza, obtenues par sélection de la variabilité naturelle, ou par mutagenèse.

Les domaines d'application

Ces techniques donnent lieu à différentes applications :
Thérapeutique : depuis le début des années 80, création de vaccins, lutte contre le cancer, reconstruction du système immunitaire, production de médicaments (d'ores et déjà l'hormone de croissance et l'insuline sont produites par des bactéries génétiquement modifiées et commercialisées)...
Agronomique : immunité de l'organisme végétal (transférer aux plantes de nouveaux éléments de matériel génétique), amélioration des qualités nutritionnelles, des performances de production ou bien d'un caractère spécifique de résistance aux pathologies.
On parle alors de plantes agricoles génétiquement modifiées (PGM).

Exemples d'application dans le monde agricole

Des recherches sont actuellement en cours afin de rendre le maïs plus résistant à la Pyrale (espèce de papillon ravageur), ainsi l'introduction du gène Bacillus thuringiensis (Bt) permettra au maïs de fabriquer par lui-même la toxine insecticide, à laquelle seuls les papillons seraient sensibles.
D'autres expérimentations ont aussi eu lieu sur la pomme de terre, le coton, le riz et le tabac.
Sur le riz par exemple, il a été obtenu une variété provoquant moins d'allergies.
Actuellement, 99% des PGM cultivés sont des plantes qui contiennent ou peuvent accumuler des pesticides dans leurs tissus, soit parce qu'elles produisent elles-mêmes le pesticide (cas du maïs Bt) ou peuvent l'absorber sans mourir (cas du soja au Roudup) (Christian Vélot, L'Ecologiste n°18, 03/2006).
Notons que l'amélioration des animaux d'élevage est une application qui reste encore à ce jour au stade expérimental.

Enjeux socio-économiques

Les avantages économiques sont nombreux mais comme les plantes transgèniques ne sont cultivées que depuis 1995 dans un nombre limité de pays, les données restent encore insuffisantes pour confirmer ou infirmer les bénéfices éventuels.
Ces techniques conduiraient à une meilleure efficacité de la production agricole ainsi qu'à l'amélioration des capacités de production en milieu difficile (zones désertiques notamment).
Elles pourraient également favoriser l'industrie de la pâte à papier par l'élimination d'une partie de le lignine présent dans le bois.
Enfin, on pourrait envisager une plus grande conservation des fruits et légumes et un aspect plus attrayant pour le consommateur, bien que ce soit déjà largement le cas, souvent au détriment du goût.

Enjeux écologiques

En théorie, le développement de ce type de plantes permettrait de diminuer les traitements chimiques (herbicide, pesticide). Traitements dont l'intensification fût telle qu'ils sont à l'origine de graves pollutions actuellement. Cependant, la réalité est toute autre : les OGM et les pesticides proviennent bien souvent des mêmes industries qui sont alors doublement gagnantes. En effet, les plantes transgéniques brevetées sont volontairement résistantes aux herbicides qui voient donc leurs ventes exploser.
Les OGM pourraient encore contribuer à la régénération des terres endommagées, au développement des biocarburants, dont on mesure maintenant les ravages économiques, écologiques et sociaux.

Enjeux géopolitiques

Avec plus de 7 milliards d'habitants sur Terre, certains observateurs qui s'inquiètent des capacités de production alimentaire et des techniques actuelles souhaitent s'appuyer sur ces nouvelles technologies pour y faire face.
Notons qu'il reste encore difficile d'estimer la portée de cette éventuelle solution.

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