lundi 28 mai 2012

RISQUES DES OGM


Depuis plusieurs années déjà, des plantes dont les gènes ont été modifiés sont cultivées, puis commercialisées en Amérique du Nord. Au contraire, en Europe, les pays ont choisi de prendre de nombreuses précautions en ce qui concerne les OGM. Ils essaient d'évaluer les risques potentiels de cette nouvelle technologie avant toute exploitation à grande échelle. Pour eux le plu important est de connaître ses risques et de savoir les maîtriser.
     Mais, pour l'instant, nous ne possédons pas une véritable réponse globale concernant l'étude des risques des Organismes Génétiquement Modifiés. En effet, tout dépend de l'espèce concernée et du gène qui lui sera introduit. Aujourd'hui, nous n'avons pas encore assez de recul pour évaluer les risques envers l'environnement. Tout ces risques sont donc potentiels

Transmission de gènes par pollinisation et croisements inter variétaux

     Chez les espèces végétales, les transmissions de gènes s'opèrent par des croisements sexuels. C'est surtout le pollen qui est concerné par cette dissémination : il est transporté par le vent ou bien par des insectes dits " insectes pollinisateurs ". Le problème est que cette transmission peut se faire entre plantes d'une même espèce mais aussi en direction d'espèces sauvages, les " mauvaises herbes ". Cependant, les flux de gènes se transmettent différemment selon les espèces concernées ainsi que selon l'écosystème qui les entoure. La seule approche raisonnable est donc l'étude du cas par cas.
     Afin de mesurer la fréquence des échanges de gènes dans un écosystème, au milieu des cultures et des mauvaises herbes, trois estimations ont été produites :
- la distance que le pollen couvre en se dispersant (nous prendrons du pollen de trois cultures : colza, betteraves et maïs),
- la possibilité de croisements entre les variétés de chaque culture
- la possibilité de croisements entre les cultures et les espèces environnantes.

Apparition d'insectes résistants aux plantes transgéniques

     Chaque culture a son principal " ravageur ", un insecte qui se nourrit inlassablement de cette culture et produit des dégâts plus ou moins gros. En France, le maïs a donc son ennemi : la pyrale du maïs, un papillon capable de créer une à trois générations par an suivant les régions. Jusqu'à aujourd'hui, les agriculteurs protégeaient leurs cultures par des traitements chimiques, mais à présent la transplantation de gènes permet de créer de nouvelles variétés de maïs pour produire une substance qui repousse la pyrale du maïs.
Les avantages de cette stratégie sont :
- pas de pollution chimique propagée dans l'écosystème
- la substance n'est active qu'envers les insectes (pas de danger pour les mammifères et donc pour l'homme)
- cette substance est produite par les parties vertes de la plante, qui ne sont jamais consommées par l'homme
- cette substance est par ailleurs protégée des conditions climatiques défavorables à la culture.
- seule une faible perte du maïs est enregistrée (surtout dans les zones méridionales où les pyrales sont très nombreuses).
     Mais, cette technique n'aura-t-elle pas dans le futur, des effets non voulus au départ, tel que l'apparition de pyrales qui seraient insensibles à la substance qui les attaque ? Des tests ont donc été effectués en conditions expérimentales : au bout de 26 générations, aucune n'a permis l'obtention d'une lignée de pyrales résistantes à la substance. Cependant, dans certains pays où l'application de la substance est répétée (Malaisie, Japon, Hawaii), on a remarqué l'apparition d'insectes qui lui résistent. Il n'est donc pas impensable qu'un phénomène identique se produise aussi en Europe. Pourtant, les chercheurs font tout leur possible pour échapper à cette possibilité.

L'éventuel impact sur les insectes utiles comme l'abeille

     En effet, il est important de vérifier que les plantes transgéniques ne soient pas toxiques pour d'autres insectes dits " non ciblés ". Ce sont les insectes qui ne sont pas considérés comme " ravageurs " et qui peuvent même être bénéfiques pour l'écosystème, voire pour tout l'environnement, d'où leur nom d'insectes " utiles ". Exemples : les abeilles, les coccinelles, …
 L'impact sur le monarque :  récemment a été menée aux Etats Unis une expérience sur le monarque, papillon d'Amérique du Nord réputé pour sa beauté :  Des chenilles de ce papillon ont été nourries avec des feuilles artificiellement recouvertes de pollen d’une variété de maïs rendu résistant à la pyrale par l’introduction dans son génome d’un gène commandant la production d’un insecticide. Ces chenilles ont connu une croissance plus lente et une mortalité plus élevée que d’autres nourries de feuilles recouvertes de pollen de maïs non génétiquement modifié. L’expérience a donc démontré le « danger » encouru par le papillon.
L’impact des OGM sur les abeilles : De la même manière, les OGM pourraient être toxiques pour les abeilles qui les visitent. Il est donc nécessaire de procéder à :          - L’analyse des sécrétions des plantes transgéniques mellifères (par exemple le colza).          - L’évaluation de l’incidence d’une éventuelle exposition aux produits des gènes introduits dans le génome de ces plantes sur la survie des abeilles et leur comportement de butinage.

Le risque de contamination d'autres cultures agricoles

     Si on rend les plantes plus résistantes envers les insectes ravageurs ou les herbicides, les cultures nécessiteront moins d'interventions de la part de l'agriculteur, d'où une simplification du travail.
     L'agriculteur devra donc faire un autre travail : veiller à la traçabilité des OGM pour répondre au choix des consommateurs. Il doit être dans la capacité de garantir aux acheteurs la séparation des lots transgéniques. En effet, il est difficile de garantir qu'une parcelle voisine n'a pas contribué à la fécondation. De plus avec le pollen certaines cultures biologiques peuvent être "polluée" par les OGM et ainsi un agriculteur peut perdre un label durement acquis.

Risque de réduction de la biodiversité

     Certains scientifiques estiment que la diffusion de la biotechnologie conduira à un appauvrissement de la diversité génétique, en conférant un même gène à de nombreuses espèces. Cet effet serait un facteur de vulnérabilité pour les cultures. Notons que d'autres pensent, au contraire que l'utilisation de transgenèses peut être un moyen d'augmenter la diversité génétique, en créant à partir de la même structure plusieurs plantes différentes ayant chacune des spécialités propres à elle seule, grâce à l'apparition de nouveaux gènes.

L'impact sur la rhizosphère

     La rhizosphère est la partie du sol qui est située le plus à l'extérieur dans la croûte terrestre ; elle est située dans l'environnement immédiat des racines des plantes. Elles est donc très riche en micro-organismes et en substances biologiques. Il ne peut être donc complètement exclu qu'un jour, les plantes modifiées produisent un impact sur cet environnement sub-terrestre. Néanmoins, tout biotope est un milieu évolutif, et donc la rhizosphère également. Les populations de micro-organismes y évoluent de façon très réversible en fonction des hôtes présents et des conditions ambiantes.

Conclusion
Il n’est pas possible d’avoir une position générale sur les risques écologiques. Comme nous l’avons vu, certains " risques " sont en fait des certitudes mais existent déjà sans OGM (apparition de résistances), d’autres sont inexistants dans certaines espèces du fait de la biologie particulière de ces espèces. Pour d’autres encore, le risque est réel, mais il faut garder en mémoire que l’agriculture telle qu’elle est pratiquée actuellement présente des risques non négligeables pour l’environnement et la santé humaine (usage incontrôlé de pesticides et d’herbicides, …). Il faut donc en fait comparer deux risques et deux types de pratiques agricoles : traitement insecticide (agriculture " traditionnelle ") et production de l'insecticide par les plantes

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